Un dromadaire sur une plage de la mer Rouge |
Sans entrer dans le ſyſtême de ceux qui veulent donner à l'Egypte une antériorité de fondation, de loix, de ſciences & d'arts de toute eſpèce, que la Chine a peut-être autant le droit de revendiquer en ſa faveur ; qui ſait ſi ces deux empires, également anciens, n'ont pas reçu toutes leurs inſtitutions ſociales d'un peuple formé dans le vaſte eſpace de terre qui les fépare ? Si les habitans ſauvages des grandes montagnes de l'Aſie, après avoir erré durant pluſieurs ſiècles dans le continent, qui fait le centre de notre hémiſphère ne ſe ſont pas diſperſés inſenſiblement vers les côtes des mers qui l'environnent, & formés en corps de nations ſéparées à la Chine, dans l'Inde, dans la Perſe, en Egypte ? Si les déluges ſucceſſifs, qui ont pu déſoler cette partie de la terre, n'ont pas empriſonné les hommes dans ces régions, coupées par des montagnes & des déferts ? Ces conjectures ſont d'autant moins étrangères à l'hiſtoire du commerce, que celle-ci doit, tôt ou tard, donner les plus grandes lumières ſur l'hiſtoire générale du genre-humain, de ſes peuplades, de ſes opinions, & de ſes inventions de toute eſpèce.
Celle de la porcelaine eſt, ſinon une des plus merveilleuſes, du moins l'une des plus agréables qui ſoient ſorties des mains de l'homme.
Guillaume-Thomas Raynal.- Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, Volume III, Wikisource, pp. 198-199,
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